Guèlèdè est une société secrète principalement originaire des régions de Kétou et de Savè. Le masque Guèlèdè est un masque sacré, sculpté dans le bois et porté, une seule fois, par un initié. Les hommes qui portent ces masques sont vêtus de riches vêtements féminins, portent des grelots aux pieds et tiennent deux queues de cheval.
Les Guèlèdè sortent afin de mettre de l'ordre dans la société : si la pluie ne tombe pas, par exemple, ou en cas de maladie. Le sens de la danse est donné par le chant et le masque est réalisé une fois le chant composé. Ce sont des sculpteurs spécialisés qui travaillent le bois.
Chez les Yoruba, les masques Gelede sont bâtis sur un même principe : un visage (du type masque-heaume) et une scène qui se développe sur le haut du masque.
Ceux-ci sont utilisés dans le cadre de mascarades dédiées aux femmes dans leur dimension maternelle.
En fait, il semble que pour les Yoruba du Nigeria, le pouvoir des femmes apparaisse comme ambivalent : certaines pourraient être des sorcières !
L'ASE, qui est l'énergie vitale contenue en chaque être, pourrait devenir exceptionnelle chez certaines femmes et serait capable de menacer l'harmonie sociale. Seul le pouvoir collectif des ancêtres serait à même de maîtriser celles que les Yoruba appellent «nos mères».
Les mascarades Gelede ont donc pour but de restaurer cette harmonie sociale en «amadouant» la partie féminine de la société.
Elles sont précédées de grandes cérémonies de nuit, les Efe, au cours desquelles la parole est libre et qui sont, de nos jours, des fêtes où se jouent comédies et satires.
La culture des FON est marquée par celle des EWE à l'Ouest et des YORUBA à l'Est. Le culte Vodun est largement pratiqué par les FON. Ce terme désigne les génies intermédiaires entre les humains et la divinité suprême. D'origine Yoruba, le mot Vodun signigie "dieu". Les adeptes d'un Vodun suivent une longue initiation au terme de laquelle ils entrent dans une nouvelle vie où ils font corps avec lui. Le culte, dans lequel la danse tient une grande place, est destiné à amener l'adepte à un état de transe et d'identification au Vodun par un ensemble de rites de possession. Ce culte exporté avec le servage vers le Brésil et les Caraïbes, subit quelques modifications et prend le nom de Condomble.
Les confréries Gélédé sont actives dans l'ex-Dahomey, les masques polychromes paraissent toutefois d'une facture plus rustique qu'au Nigéria. Ils sont, comme chez leurs coreligionnaires de l'Est, aveugles et portés horizontalement sur la tête. La vitalité extraordinaire des masques Yoruba et leur dynamisme culturel ont permis la transplantation et la survivance de croyances africaines dans le nouveau-monde : les descendants de ces masques se retrouvent au Brésil et à Cuba. La langue liturgique Yoruba a également partiellement survécu.
L'origine du masque Guélédé remonterait à la fin du XVIIIe siècle et proviendrait de l'aire de l'ancien royaume de Ketu. La société Gélédé rend hommage aux pouvoirs spirituels des femmes âgées, designées affectueusement comme "AWON IYA WA" (nos mères). Ces pouvoirs sont utilisés au bénéfice de la société, mais lorsque ces femmes manifestent leur dimension négative, elles sont appelées "AJA" (sorcière). Les masques utilisés font référence à une grande variété de caractères et d'activités féminins et masculins. Ils apparaissent habituellement par paires. Les costumes sont chatoyants. Ces pratiques reflètent la croyance selon laquelle la prospérité d'une communauté est liée à sa fertilité. Les acteurs Gélédé sortent et dansent, leurs masques fixés sur le sommet de la tête. Ces manifestations ont lieu à l'occasion de la mort d'un membre de leur secte ou pour une fête rituelle annuelle.
Chez les Yoruba, l'appartenance à un culte est une affaire d'hérédité paternelle. Une personne ne peut adopter qu'un seul Orisha. Un adorateur Gélédé ne peut pas, par exemple, consulter le devin IFA.
Parmi les innombrables masques de la société Gélédé célébrant la place de la femme-mère dans l'univers Yoruba, certains peuvent faire allusion à son rôle de sorcière nocturne. C'est le cas des masques qui comportent deux oiseaux, symboles de cette activité nocturne. Une série de scarifications sur les sculptures Yoruba rattachent les personnes figurées à leur ethnie. La plus courante, représentée par trois traits verticaux s'appelle Kpélé. Toutes évoquent le coup de patte de leur animal totémique, la panthère. |